POÉTISER LES TRANSITIONS SOCIO-ÉCOLOGIQUES

La poule aux œufs dort ? Elle est morte et les eaux les oiseaux
Évanouies dans l’air leurs âmes poussières d’or, le vivant parti dans le décor
Dès lors que reste-t-il ? Nous n’arriverons pas
Que reste-t-il ? Leur corps mort en mer sale car nos mains mises sur

Nos mains grasses et gloutonnes et nos yeux plus gros que, ils ont perdu
Les envolées disparues et nous nous sommes perdus nous n’empêcherons plus
Suspendue à des fils je pleure je pleure nos peaux enclôturées et leurs désertes îles que reste-t-il ?
Je ne veux pas mourir je ne les veux pas morts que reste-t-il ?

Mes cils intranquilles et ma voix et nos plumes
Écrire et crier rire ouvrir les fenêtres et oser l’infime toucher du bord
Tressaillir en surfaces semer des courants rafraîchis

Bâtir de l’air, vagabonds vaporeux révoltés que reste-t-il ?
Écrire et dire les ritournelles de sangs, s’alléger et faire sans
Reste à être vibrants

L’INTENTION

Le vivant, en nous et autour de nous, se dégrade de plus en plus et de plus en plus vite.

À qui la faute ? Je ne sais le dire en deux mots, les raisons sont multiples et systémiques. Il y a, tout de même, ce truc omniprésent, si partout qu’il est inaperçu : un absolu de maîtrise, une peur qui canalise, une mainmise… Nous sommes allés au bout de ce que la rationalité seule peut produire de progrès, cela se retourne contre nous, contre les milieux, leur habitabilité et leurs habitant.es. Et comme « on ne résout un problème avec les mêmes modes de pensée qui l’ont engendré » les solutions techniques ne peuvent répondre seules aux enjeux écologiques. Il se peut même qu’elles soient contre-productives…

UN ACTE DE LIBERTÉ, D’ESPÉRANCE ET D’AMOUR

« Chanteurs des rues, le monde est vaste et vous n’arriverez jamais »

… écrivaient Philippe Soupault et André Breton dans Les Champs magnétiques. En matière de transitions socio-écologiques, nous n’arriverons pas, c’est perdu d’avance. Et pourtant… Il reste à se relier, à ressentir, à oser faire du vide, à ouvrir des brèches et laisser émerger. Il reste à essayer, à se tromper et à le dire. Il reste à rêver, et à le crier. Il reste à être vivants et vivantes, vibrants et vibrantes.

DÈS LORS, LA POÉSIE S’IMPOSE

CAR LA POÉSIE EST LIBERTÉ :

Liberté de remettre en question ce qui objectifie les êtres, ce qui réduit la complexité et endigue la diversité. Écrire et faire écrire de la poésie, c’est faire de la place à ce qui surprend, à ce qui circule, à ce qui vibre, à ce qui n’entre pas dans les cases, à ce qui est injustement exploité… Que ce soit des personnes, des groupes ou des parts de nous-mêmes, des animaux, des végétaux ou des milieux naturels.

« Non seulement elle s’affranchit sans vergogne de toutes les lois qui régissent son domaine propre, la langue (lois rythmiques, phonétiques, lexicales, sémantiques, syntaxiques), mais elle s’affranchit des modes convenus et consensuels des représentations du réel, préférant par exemple la suggestion, l’allusion, le détour à la stricte dénomination » Jean-Pierre Siméon, Petit éloge de la poésie

CAR LA POÉSIE EST ESPÉRANCE :

Espérance de modes de vie, d’activités, de paysages, de fonctionnements plus écologiques, soutenus par des récits qui portent, supportent, ouvrent des portes. Parce qu’ils racontent des mondes qu’ils participant à faire advenir, écrire et faire écrire des fictions poétiques, c’est ouvrir l’imaginaire d’horizons joyeux, ouverts à ce qui est, et donnent envie. Après tout, nous agissons pour les histoires que nous raconterons, plus tard…

« Parler, ce n’est pas seulement nommer, rendre compte du réel ; c’est aussi, toujours, le façonner, l’interpréter et l’inventer. » Nancy Huston, L’espèce fabulatrice

CAR LA POÉSIE EST AMOUR :

Amour pour le vivant et les vivant.es dans toutes leurs diversités, et pour ce qui relie. La poésie est une ouverture à toutes les dimensions d’une situation, de l’Autre et de son point de vue, dans une envie de partage, de réciprocité et de résonance. Elle est un acte de reliance entre contraires et d’accueil de la nuance, une recherche de sens dans le chaos. Elle est également un ralentissement, un temps de pleine conscience dans un monde qui reste en surface d’aller trop vite.

« Faites rhizome et pas racine, ne plantez jamais ! Ne semez pas, piquez ! Ne soyez pas un ni multiple, soyez des multiplicités ! Faites la ligne et jamais le point ! La vitesse transforme le point en ligne ! Soyez rapide, même sur place ! Ligne de chance, ligne de hanche, ligne de fuite. Ne suscitez pas un Général en vous ! Pas des idées justes, juste une idée (Godard). Ayez des idées courtes. Faites des cartes, et pas des photos ni des dessins. Soyez la Panthère rose, et que vos amours encore soient comme la guêpe et l’orchidée, le chat et le babouin. » Gilles Deleuze et Félix Guattari, Mille Plateaux

DESSINER, PEINDRE, ÉCRIRE… ET VOUS FAIRE ÉCRIRE !

POUR…

Recueillir de façon sécurisée et originale vos expériences, vécus et témoignages, pour les valoriser et soutenir vos engagements sur le temps long

Poser des mots sur des situations complexes et problématiques, afin de les clarifier et d’identifier des fils conducteurs de résolution

Rêver et imaginer des avenirs joyeux, dans une prospective créative et personnalisée à vous, à vos projets, à vos collectifs

Produire des supports visuels et écrits soutenant les débats, les échanges, l’interconnaissance, la coopération, l’ « être et faire ensemble »

JE VOUS PROPOSE

DES ACCOMPAGNEMENTS INDIVIDUELS PAR L’ÉCRITURE CRÉATIVE

DES ATELIERS COLLECTIFS ANIMÉS PAR L’ÉCRITURE CRÉATIVE

DES RÉSIDENCES D’ARTISTE DANS VOS ORGANISATIONS ET TERRITOIRES

MES CRÉATIONS ARTISTIQUES

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