J’aimerais que mon art alimente un nouveau récit de société, le récit d’un monde plus relationnel, plus attentif aux êtres vivants, plus harmonieux.
J’aimerais contribuer à préciser ce récit car aujourd’hui, je trouve qu’il manque de mots et de visuels. Autant le récit techniciste, rationnel, performatif (qui atteint aujourd’hui ses limites) est assez clair dans les esprits – même s’il est toujours possible de débattre sur les mots – autant le “nouveau” récit auquel aspirent nombre d’entre nous me semble difficile à qualifier et à se représenter.
Il existe un récit alternatif, celui de la relocalisation, de la sobriété, de la décroissance, de la coopération. Est-il complet ? Est-il en l’état désirable ? Est-il suffisamment clair ?
Il me semble qu’il y manque deux éléments cruciaux :
- à quoi ressemble ce monde concrètement ? quels paysages ? quels habitats ? quelles activités ?
- qu’y devenons-nous en tant qu’êtres humains ? En tant qu’êtres vivants ? Quelles relations y entretient-on avec les autres vivants ?
Je m’attache à représenter des équilibres entre humains et non-humains, parce qu’il me semble que c’est là tout l’enjeu : trouver une forme de réciprocité et d’harmonie avec la nature. Pas une “harmonie” au sens naïf du terme, état stable où rien ne se passe et où tout est calme. “Harmonie” au sens où chaque être peut trouver une place.