Lorsque je dépose des pigments sur du papier, guidée par le geste spontané autant que par une intention, cela crée en moi la même détente que lorsque je tricotais, adolescente, ou lorsque je m’assois en forêt. J’y vois une forme de méditation. Les pensées viennent et je les laisse partir, ou alors je leur demande de rester un peu là, avec moi. Le temps file sans que je m’en aperçoive. Il est si dense, pourtant. Et surtout, il y a ce sentiment diffus que “tout est là”. Comme si tout l’univers était contenu dans chaque seconde, dans chaque goutte de couleur. Comme si tout était déjà accompli. Apaisement. Vertige. Satisfaction et richesse de la sobriété.

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