Le chantier écologique est immense. Les mauvaises nouvelles pleuvent. Les rapports scientifiques sont alarmants. Extinction de masse. Acidification des océans. Dérèglements climatiques. Méga-feux. Inondations. Pollutions pérennes. Et ça ne fait que commencer. Je comprends qu’à l’éco-anxiété n’existe qu’un remède : agir. S’engager dans quelque chose. Pas n’importe quoi. Quelque chose à sa hauteur, quelque chose qui résonne en soi. Mais mais mais. Cela ne sera jamais suffisant. Cela ne sera toujours qu’une goutte d’eau dans l’océan. Et le colibri de la fable a du plomb dans l’aile, tout de même ! Si longtemps qu’il les fait, ses allers-retours… Il s’épuise, non ? Agir. Quelque chose à sa hauteur, quelque chose qui résonne en soi. Ok. J’admets. Je ne changerai pas tout à moi toute seule. Ok. J’admets. Je veux juste ne rien regretter, ne pas lire plus tard dans les yeux de mon fils que je n’ai pas essayé, que je n’ai rien fait. Je crois que nous manquons d’accès à notre sensibilité. Je crois que nous manquons de rêves écologiques. Je crois que nous manquons de chemins ver(t)s une nature ni idéalisée ni maîtrisée. Une nature pour ce qu’elle est. Pour ce que nous sommes. Alors je sors mes pinceaux, mes crayons, et je travaille. Un jour à la fois. Une respiration à la fois. Une œuvre à la fois.

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